Univers en expansion. Des chercheurs se demandent où cela va nous mener. Mais revenons sur terre, revenons à nous.
Je suis un être, d’un certain âge, voué à disparaître dans quelques temps. Cela peut se mesurer en heures, en jours, en mois, en années. Peu importe le temps, seul compte cette disparition.
Je vis dans un univers qui se meut sans se soucier des êtres qu’il héberge ; pour nous, une simple Terre. On peut se demander si on a des équivalents, mais peu importe après tout… nous serons sans doute morts ou gâteux pour ne pas saisir l’importance d’une telle découverte.
Je vis dans un monde qui se meut, qui évolue, avance, se construit ou se détruit, et cela perpétuellement, sans qu’il en ait vraiment conscience, sans qu’il fasse quoi que ce soit pour changer le cours de son existence, sans qu’il intervienne, sans qu’il sache.
Je vis dans un monde où je suis quelqu’un, mais une personne qui devra le quitter. Je n’ai donc aucun intérêt à figurer dans ce film, sauf si je pause une pierre qui servira de base à une construction qui, elle, saura traverser le temps.
Je vis dans un monde peuplé de milliards d’individus qui, de toute façon, se retrouvent seuls, au mieux à quelques instants de leur vie, au pire toute leur vie.
Je vis, je suis, mais je n’existerai plus. Cela n’est pas un choix, quoi que le choix existe afin d’accélérer le processus de disparition. Le choix par lui-même est le seul pouvoir de l’homme. Mais le choix dépend de son univers, ce qui le réduit finalement à peu de liberté.
Je vis, je suis, et pourtant je ne suis pas grand chose dans la masse. Je ne suis qu’un électron à peine libre autour d’un atome dont la stabilité laisse à désirer. Mais je suis, je vis, et même si le futur est immuable, je peux y laisser une trace !
Je vis, je suis. Le monde m’appartient, je peux l’embrasser comme le réfuter. Pourtant, il n’existe aucune latitude de liberté. Je dois être là, suivre le mouvement, le subir… Le seul pouvoir que je possède est de tenter de l’influencer. Ainsi, peut-être qu’un papillon battant des ailes à l’autre bout du monde ne me fera pas tomber dans l’oubli.
Je suis, j’existe. Je suis, j’existe. Je suis, j’existe…
Avant AVC