Chapitre 2

Ce que les Anges ont de commun avec les Elfes

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J

e ne vous ai pas encore parlé précisément des symptômes, ni de pourquoi ni du comment. Ni d’ailleurs de la Fédération et de l’Empire. Si vous connaissez Elite, je n’ai pas grand-chose à rajouter. Sinon, je ne connais pas les dates exactes de l’histoire de l’expansion de l’homme dans cet univers, alors je ne vous fais juste qu’une petite présentation. Je ne rentrerais pas trop dans les détails… peut-être une autre fois !

L’homme a un jour fait du feu de lui-même, un jour l’homme est sorti de notre petit système solaire pour coloniser d’autres planètes. L’homme a un jour inventé la roue, et quelques millénaires plus tard il a inventé la propulsion ionique pour parcourir le système, puis le moteur à trou noir pour en sortir. On savait déjà que les trous noirs aspiraient tout vers… on ne savait trop quoi. On a fini par comprendre, on a fini par tester, puis c’est rentré dans les mœurs comme les petits moteurs à explosion de ma génération. Nous sommes capables aujourd’hui de créer un trou noir dont nous pouvons choisir la destination, selon la puissance du moteur, et donc de nous projeter n’importe où. Plus le moteur est gros, forcément, plus on va loin. Nous sommes donc sorti du système, nous avons colonisé une partie de notre galaxie, d’autres planètes, puis un jour il y en a eu tant que l’ensemble a été difficile à gérer. Tout est toujours histoire de politique, et la politique a ses limites : la distance. De là sont nées les premières guerres, de là se sont unis certains systèmes contre d’autres, et de là la Fédération et l’Empire ont été les deux puissances résultantes.
La Fédération, c’est la Terre, notre bonne vieille Terre et une trentaine de systèmes proches. L’Empire, au sud de la galaxie, c’est le regroupement de plusieurs systèmes sous la bannière d’un empereur qui se fait aussi appeler roi, de ses vassaux, de ses cerfs, de ses barons et marquis, princes et autres personnages absurdes, bref de ce qui ressemble un peu à ce que l’on vous a appris sur l’histoire de la planète mère et ses règles à cette époque.

La Fédération a toujours cultivé de bonnes intentions et une bonne ligne de conduite (en apparence comme dans tous les gouvernements), et l’Empire, lui… hé bien ce ne sont que des luttes de pouvoir, des coups bas, et du non respect de tous droits de l’humanité et du reste.
La guerre oppose plus ou moins la Fédération et l’Empire depuis des centaines d’années. Ce n’est pas une véritable guerre, chacun se limite à défendre ses frontières et à tirer dans le tas de temps en temps. L’Empire n’est pas assez puissant pour défier de face la Fédération, et la Fédération n’a pas trop d’intentions de s’embourber dans une véritable guerre… Le monde a ses expériences malheureuses qui parfois servent d’exemples. Il a fallu des centaines d’années pour en retenir quelques principes. La Fédération en suit certains.

Entre les deux puissances, il reste les pirates qui ne sont associés à aucun des deux protagonistes bien qu’ils puissent bosser de temps en temps pour l’un ou l’autre, et qui savent aussi de temps en temps se tirer dans les pattes eux aussi, et la Ligue des marchands indépendants : ceux-ci font du commerce entre les deux univers. Tant que l’on peut se faire du fric…

Les gens comme moi viennent de l’Empire, ou plutôt sont issus des expérimentations sur le temps de l’Empire. La Fédération a depuis longtemps mis un terme aux expériences sur le temps. L’Empire ne l’a fait que depuis peu, ces expériences amenant trop de problèmes ingérables finalement. En quoi cela consiste ? C’est un peu compliqué mais je vais essayer de faire simple ! Pour la fédération, c’était juste un moyen d’essayer de remonter le cours du temps le plus loin possible à la recherche de ce qu’il y avait avant, le grand Avant, avant l’homme, avant la Terre, avant notre système solaire… Faut que je précise qu’il a toujours été impossible d’aller dans le futur, même si les grands astrophysiciens de votre époque pensent le contraire1. Seulement le passé ! Pour l’Empire, qui a récupéré d’une façon, dit-on détournée, la technologie nécessaire, on a essayé de modifier la géopolitique actuelle en faisant revenir du passé des individus dont le rôle a été crucial dans la colonisation, les guerres qui s’en sont suivies, etc…

Toutes ces expériences ont été vouées à l’échec. Des expériences sur le temps, même en tentant de cibler au mieux les lieux et les moments propices au retour des hauts individus recherchés, l’Empire n’a pu ramener que des gens normaux, des gens comme vous et moi. Ils ont donc fini par abandonner, et à bannir du royaume leurs petits cobayes. L’Ordre n’a donc pas été modifié, et les petites querelles entre la Fédération, l’Empire, les pirates et les marchands ont continuées.
Cependant, certains de ces cobayes ont survécu, un bon millier. Moi j’ai eu la chance d’embarquer avec un marchand indépendant et retourner dans notre système d’origine. Et comble de chance, j’ai rencontré mon… descendant.
Remarquez, c’était pas compliqué ! Il habitait toujours la même ville où je m’étais installé après mes études, même si celle-ci était totalement transformée. Il était fort connu dans le coin, il possédait une richesse… euh… importante, et comble de chance, il portait un nom que je connaissais… de loin… mais très bien. Je ne cherchais qu’à trouver quelque chose à quoi me rattacher là bas, et je suis tombé sur un de mes… petits… petits… petits… enfants… Hallucinant, surtout que je ne me connaissais aucun descendant ! Je n’avais jamais eu d’enfant !
Notre rencontre fut particulière. Je ne fis que me présenter au siège de son énorme société afin de trouver un petit boulot. Fallait bien vivre. Je pensais qu’en me présentant comme un simple ouvrier qui connaissait de loin la famille du patron, j’aurais peut être une chance qu’on me donne du travail ! Mais quand, au bureau de recrutement, j’ai donné mes véritables prénom et nom, je me suis retrouvé direct dans le bureau du patron. Il m’a observé longuement, est resté silencieux longtemps alors que je ne savais quoi dire et que j’étais habillé n’importe comment, et même s’il paraissait très malade (il avait des tuyaux qui lui rentraient dans le corps un peu partout derrière son bureau et respirait à la Dark Vador), il était très impressionnant : vieux, mais avec un regard pénétrant… à m’observer intensément. Je raconterais peut-être un jour en détail notre rencontre, et comment je l’ai accompagné dans ses derniers souffles, mais je me contenterai maintenant d’aller au fait : il était riche, il m’a reconnu, il était malade, il est mort, et j’ai tout hérité, me laissant seul avec une fortune et des questions auxquelles je ne trouverai jamais de réponse, sauf d’avoir la certitude qu’il savait exactement qui j’étais. Mais pour une fois que j’avais un gramme de chance dans la vie (paix à son âme), j’ai tenté d’utiliser l’héritage à bon escient : je me suis débarrassé de l’entreprise « familiale », vendue au plus offrant (qui se bousculaient à l’entrée), et j’ai fait ce que j’avais de mieux à faire : n’être ni de la Fédération dans laquelle je ne me sentais plus chez moi, ni de l’Empire que j’exécrais, ni pirate, ni marchand indépendant, mais j’ai fait construire mon vaisseau si particulier, je me suis attaché à retrouver les pauvres diables comme moi issus des expériences de l’Empire, puis cela fait je me suis lancé dans les contrats.

Un contrat est une chose à faire, n’importe laquelle, sans savoir qui nous engage, sans se poser de questions et en toute discrétion. Nos commanditaires peuvent provenir de l’Empire, de la Fédération, des pirates, des marchands. On s’en fout de toute façon, mais grâce à notre réseau d’expatriés de l’ancienne terre, nous faisons notre trou.

Le seul problème : ce sont les symptômes. Entre autre, notre corps sait que nous ne sommes pas à la bonne époque, que nous aurions du mourir depuis longtemps. Alors il réagit : la respiration devient difficile, et si l’on y prend pas garde cela nous conduit à l’évanouissement, le coma, puis la mort. Nous n’avons pas trouvé d’autre traitement que passer sur la table d’opération et subir diverses stimulations cardiaques et psychologiques. On pense que tout vient de la tête en fait… puisqu’on n’a rien trouvé d’autre… et je ne sais toujours pas quoi en penser, même après des dizaines d’années. Résultat : nous avons notre faiblesse. Mais étant conscient de cette faiblesse, toutes nos autres qualités se sont trouvées renforcées. Nous sommes donc quelques milliers, un groupe soudé que peu de personnes en ce monde connaissent et n’osent reconnaître. Nous sommes donc puissants… d’un certain point de vue.

Mais pour tout l’or du monde je dirais bien adieu à ce symptôme qui me gâche la vie et me fatigue. J’ai beau profiter de toutes les améliorations médicales qui ont le pouvoir de prolonger ma vie beaucoup plus longtemps qu’à mon époque, je n’en suis pas moins fatigué, et, parfois, prêt à mettre un terme à tout cela. Il reste les contrats : un passe temps et une motivation comme une autre.

En savez-vous assez maintenant ? Je peux en revenir à cette histoire ?


1 dites-le leur si vous en rencontrez, qu’ils ne se fatiguent pas à bosser là-dessus.

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