Chapitre 11

Ce que les Anges ont de commun avec les Elfes

Chapitre 10Chapitre 12
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n peu de théorie pour expliquer ce que sont les sauts TN (trou noir) qui permettent à l’Homme de voyager entre les étoiles. Un moteur TN créé un mini trou noir, un vortex en fait, reliant instantanément deux points de l’univers. C’est une porte. Prenez une feuille de papier, tracez-y sur la même face deux points au hasard, et faites en sorte de courber la feuille afin que vous puissiez superposer les deux points. Voilà à quoi ressemble le saut TN : c’est une ouverture instantanée qui conduit d’un point à un autre, une façon d’amplifier artificiellement la courbure et le temps de l’univers.
Lorsque l’on veut effectuer un saut, l’ordinateur de bord calcule la puissance qui devra être mise en œuvre à la génération du TN suivant la destination désirée et la masse du vaisseau. Le moteur se charge en énergie le temps nécessaire pour pouvoir la dégager en produisant une contraction très locale et instantanée de la gravitation, puis un trou s’ouvre à l’avant ou à l’arrière du vaisseau, et celui-ci est immédiatement aspiré dans le vortex ; On arrive dans le système choisi à une vitesse juste inférieure à la vitesse de la lumière. Puis le trou noir se résorbe de lui-même au départ et à l’arrivée, ayant brûlé toute l’énergie dégagée.
La différence entre les trous noirs réels qui ont des dimensions astronomiques et les trous noirs que nos moteurs provoquent est que ceux-ci ne durent pas longtemps : il faut beaucoup de temps à une étoile pour se contracter sur elle-même au point d’avoir trois fois sa masse et terminer en trou noir en engouffrant tout ce qui l’entoure, même la lumière. Nos minis trous noirs n’ont pas cette prétention, mais ils suffisent. Ils suffisent tellement qu’ils sont capables d’attirer et de plonger dans leur gouffre tout ce qui leur est proche.
Lorsque l’on connaît la masse d’un vaisseau, le rayon d’un trou noir provoqué et la direction de son gouffre, il est possible de calculer la destination de celui qui l’a créé, même après qu’il ait passé la porte, juste avant la résorption du trou. Ainsi, beaucoup de pirates utilisent des analyseurs de TN afin de poursuivre leurs proies. C’est assez cher, mais c’est souvent très utile. Les voyageurs ordinaires n’en ont généralement pas. Les croiseurs et les frégates de toutes armées en ont. J’en ai un aussi et cela m’a souvent permis de remplir des contrats.
Un trou noir doit toujours être provoqué à une distance suffisante d’un quelconque objet possédant une force d’attraction, sinon celle-ci peut influencer la direction du TN et il peut devenir impossible de contrôler la destination voulue, sauf si le calculateur et l’analyseur TN sont capables de prendre en compte toute masse proche du saut… mais c’est encore plus cher. On peut alors se retrouver n’importe où, c’est-à-dire très loin du point de destination visé, mais on peut aussi se retrouver en plein dans la trajectoire d’un objet stellaire ou d’une planète et s’y écraser. C’est pour cette raison que la destination d’un trou noir est toujours calculée pour qu’elle aboutisse à la périphérie du système visé. Ainsi, on a le temps de décélérer et on ne prend pas le risque de rencontrer la trajectoire orbitale d’un objet céleste, ou simplement d’un autre vaisseau. Cela s’est déjà produit, beaucoup ont déjà perdu la vie ainsi.
Voilà, ce qui doit être utilisé avec précaution afin de garantir un voyage sans surprise peut être détourné. C’est ce que je m’apprête à faire.
Une autre petite précision : plus le moteur TN est gros, plus il permet d’aller loin. Les chasseurs n’en ont pratiquement jamais, sinon leur surface habitable serait tellement réduite qu’on ne pourrait pas y glisser un homme. Autre précision, plus le vaisseau portant le moteur est gros, plus d’énergie il lui faut pour entamer un saut, et donc moins loin il est capable d’aller. Seuls les vaisseaux de la taille des croiseurs ou des grands transporteurs marchands ont suffisamment de puissance pour entreprendre de longs sauts. Et moi, parce que j’ai le meilleur moteur TN de tout l’univers.

Après mon petit pipi1, j’ordonne à Sony d’entretenir la conversation avec mon Elfe afin de l’occuper pendant que j’irais faire mon petit tour. Je sais bien que ça ne les mènera pas loin, mais tant pis, j’ai besoin de calme pendant quelques heures.
J’aurais pu programmer un robot pour l’opération que je prépare, mais en cas de pépin je n’aurai pas pu entrer en communication avec lui, sinon la Fédération qui traîne dans le coin nous aurait tout de suite détecté avant que les préparatifs soient terminés. Je dois donc y aller moi-même.
Sorti du petit transporteur, me voilà en train de flotter dans les coursives du vaisseau jusqu’au hangar. J’aime bien ce genre d’exercice d’apesanteur zéro, m’accrocher à une paroi et pousser sur mes jambes juste ce qu’il faut pour atteindre le bout d’un couloir, et recommencer jusqu’à atteindre ma destination. J’arrive dans la soute principale un sourire aux lèvres, ce genre d’exercice me détend toujours. Je constate avec satisfaction que les robots ont fait ce qu’il fallait pour arrimer tous les objets. Sinon ce serait le bordel et tout et n’importe quoi flotterait partout. Ceci dit, la très faible attraction du glaçon sur lequel nous sommes posés aurait tout de même fini par attirer tout vers le bas, mais avec une vitesse ridicule.
Je demande aux robots d’équiper le petit 4×4 parqué dans un garage au fond de la soute principale de roues à forts crampons en titane. Sans apesanteur, ils s’animent avec une grâce qui ferait pâlir n’importe quel danseur professionnel. Ces roues spéciales me permettront de rester collé au sol et de ne pas m’envoler bêtement dans les tréfonds des anneaux. Je prends aussi quelques grappins, le fusil qui va avec, et une bonne centaine de mètres de corde en nano-tubes : un truc incassable. Pendant ce temps, deux autres robots préparent la bombe sonique.
J’ai jamais trop apprécié les sorties dans l’espace. La combinaison que j’enfile est déjà trop pour moi, et je redoute une nouvelle crise. Mais ce que je déteste par-dessus tout, c’est entendre ma propre respiration sous le casque. Je ne sais pas si vous avez déjà fait de la plongée sous-marine, mais cela fait le même effet, en plus du stress de l’immensité de l’espace.

* * *

P « le déménageur » arrive dans un bar des tréfonds d’Olympus Village, capitale de Mars, et sa carrure et son uniforme le font ressembler à n’importe quel lieutenant des forces fédérales. Il ne lui faut pas trop longtemps, accoudé prés des pompes à bières, pour repérer trois gradés assis à une table face à la danseuse qui ondule sur la petite scène au fond de la salle emplie de fumée. L’atmosphère est celle de n’importe quel bar des tréfonds des villes. Celui-ci est proche d’une base militaire. Le lieu est bien choisi.
Il attire l’attention des trois gradés en se pointant devant la fille, lui distribuant quelques crédits de la manière que vous pouvez imaginer, faisant en sorte de se trouver entre eux et elle. Évidemment, cela les agaces, et avec ce qu’ils ont déjà bu ils sont prêts à faire comprendre à P de la manière qu’il convient qu’il vaudrait mieux pour son avenir qu’il s’écarte. P se confond en excuse devant les gradés, jouant trop bien son rôle, et pour se faire pardonner leur paye un verre de plus. Voilà comment il est facile de s’attirer la faveur de certains.
P offre tour à tour un nombre de tournées qui nous auraient déjà retournées tous. Les gradés s’étonnent de sa générosité, mais il lui est facile de leur faire admettre qu’il a vendu un paquet d’actions qui lui ont rapporté un beau jackpot. Il commence à les embobiner en leur racontant ses propres faits de guerre qu’il invente évidemment, mais paraissent si réels, et réussi à orienter la conversation autour des dernières nouvelles. Il apprend facilement que la troisième flotte vient de se faire descendre sur Ioaso mais que les survivants ont mis la pâtée à leurs adversaires « inconnus » sur Olsoex ; Grande fierté de militaires, on oublie facilement les 300 000 morts. A cela on peut rajouter que les services spéciaux de Sol 3 viennent de décoller avec le meilleur vaisseau laboratoire, escorté par les forces de réserves de Mars.
Pourtant, il n’entend rien en ce qui concerne l’autre inconnu, moi. Il va lui falloir encore chercher.
Très résistant à l’alcool, surtout quand on prend le médicament qui convient, il laisse les trois autres s’endormir à moitié au fond du bar pour se diriger vers l’astroport pour un autre bar : celui-ci est fréquenté par les hommes de la Guilde des Marchands. Ceux-ci sont très solidaires entres eux. Lorsqu’il survient quelque chose d’extraordinaire, on peut compter sur eux pour le savoir… si l’on est soi-même marchand. Une fois revenu à l’astroport, P quitte donc son faux uniforme de l’armée fédérale et s’apprête comme un marchand : il porte un grand manteau en daim sur un tee-shirt flamboyant. Les signes dessinés sur son tee-shirt reflètent la caste à laquelle il va prétendre appartenir avec l’accent qui convient : les transporteurs d’objets rares, ceux qui prennent le plus de risques et qui s’opposent le plus souvent aux pirates qui hantent le vide de l’espace ou à la police. Ces marchands ne sont pas à prendre à la légère. Généralement, ils savent résister aux pirates, et ils ont le tempérament qui va avec : il ne faut pas les enmerder.

* * *

Pas évident, pas évident du tout de se promener sur un glaçon vaguement rectangulaire de dix kilomètres de long, trois ou quatre de large, et entre cinq et six de profondeur où l’attraction est tellement faible que la moindre petite bosse vous emmènerait orbiter comme un satellite. Il me faut beaucoup de temps, trop, pour en faire le tour avec mon 4×4 et arriver exactement sous mon vaisseau. Cinq kilomètres de glace nous séparent. J’y dépose la bombe sonique, et le retour me prend juste un peu moins de temps. J’ai bien fait de prendre des grappins, parfois j’ai des zones de crevasses tellement critiques à traverser que seul les grappins me permettent de poursuivre mon chemin. Je retrouve la soute principale du vaisseau quelques minutes avant l’entrée dans Olsoex des forces de la Fédération venues en renfort. Je rejoins Sab dans le petit transporteur, elle est en grande conversation avec Sony ! Elle me saute dans les bras et me serre contre elle, mais ce moment ne dure pas : Sony me prévient de l’entrée dans le système d’une vingtaine de croiseurs (dix huit exactement), et de tout un tas d’autres vaisseaux dont certains représentent sûrement le fleuron des forces spéciales de la Fédération, ainsi que d’un vaisseau laboratoire. Je ne me trompais pas trop lorsque j’envisageais notre avenir ! Tout ce petit monde est en décélération lente, et donc ne m’inquiètent pas. Je peux continuer à mettre en place la dernière couche de mon projet. J’entraîne mon Elfe dans le cockpit du transporteur juste à côté, et ordonne à Sony de me sortir deux caissons de décélération. Les deux fauteuils de commande du transporteur se rétractent dans le sol, et à leur place viennent prendre forme les deux cercueils. On les appelle comme cela aussi. Sab m’adresse un regard apeuré lorsque je la dépose dans l’un d’eux, mais mon sourire et la confiance qu’elle m’accorde suffisent à lui rendre son calme.
Sony ne sait pas ce que je me prépare à faire. C’est mieux ainsi, sinon elle aurait fait part de son mécontentement.
« Sony ! saut en direction de Laveen dans trente secondes » j’ordonne fermement.
Laveen est un système ternaire (de trois étoiles) dans le secteur [-9,-2]. Je sais qu’on n’y arrivera pas, où que notre entrée sera difficile, mais si je ne veux pas qu’on puisse me suivre, il faut frapper fort. Sony n’émet pas d’avis contraire, j’ai été suffisamment persuasif, et Sab me fait un dernier sourire lorsque je ferme son caisson. Une petite partie de poker dans l’univers va se dérouler, et je ne suis même pas inquiet. J’ai juste le temps de m’allonger dans le mien et de le refermer que le sort en est jeté. Une fois le moteur TN mis en route, aucun moyen de ne pas être repéré. Sony m’avertit tout de suite que l’on a découvert notre présence, et je vois de mes lunettes de visions laser une escadrille de chasseurs du restant de la troisième flotte quitter son croiseur et se diriger à pleine vitesse vers nous. Les lunettes lasers sont en fait un procédé vieux comme le monde : un laser vient frapper la rétine de votre œil qui sert de moniteur. En frappant les deux yeux à la fois, on obtient des vues en 3D saisissantes. Une fois le moteur chargé à 98%, je déclenche la bombe sonique. J’adore les bombes soniques, cela a la capacité de disloquer tous objets de constitutions inférieures aux métaux durs. On s’en sert généralement dans les champs d’astéroïdes miniers afin de n’avoir à traiter que de petits blocs de pierres. Le glaçon sur lequel nous sommes posés s’effrite d’un coup en milliards de morceaux, comme si d’un son particulièrement aigu on faisait exploser une coupe de champagne. La dislocation se propage et nous atteint au moment même où le moteur est prêt à ouvrir le TN. J’avais bien calculé mon coup. Juste devant nous, le trou noir se forme, des milliards de petits blocs de glace et nous entrent dans le vortex. Résultat, la masse de ce qui le pénètre est de beaucoup supérieure à ce que Sony avait envisagé. Nous n’irons donc pas à Laveen, notre saut sera plus court. La gravitation d’Olsoex « A,B1c » et la masse des glaçons suffira à nous détourner suffisamment pour que personne ne puisse savoir où l’on va. Et dans le vortex, aucun des milliards de ces glaçons ne résistera à l’énergie, et c’est d’une masse d’eau gigantesque que nous émergerons dans l’espace.

Nous sortons du trou noir comme je l’avais prévu en plein milieu de nulle part. L’espace est froid, et malgré notre vitesse l’eau se retransforme en glace, si bien que les milliards de litres qui nous ont accompagnés nous recouvrent instantanément. Il me faut remettre en route le bouclier du vaisseau à pleine puissance afin que tout cela explose et nous laisse libre. J’attends quelques secondes que notre vitesse suffise à nous en écarter pour programmer le prochain saut. En trois bonds, je dois pouvoir atteindre Wolf 630 en m’assurant que personne ne nous a suivi.

* * *

Sir Arthur est un personnage hirsute. Ses cheveux constamment ébouriffés et ses petites lunettes de prof me rappellent d’anciens souvenirs de votre temps… Einstein, ou d’autres, quelque chose comme ça. Son nom même me renvoie à de vieilles histoires chevaleresques.
Sir Arthur se fait appeler Sir on ne sait pourquoi. Il est issu de l’Empire et c’est sans doute de là qu’il tient ce titre… à moins qu’il ne l’ait inventé. Comme moi, il a quitté l’Empire dans la clandestinité, et s’est retrouvé dans le système Wolf 630 après un nombre incalculable de péripéties. Sir Arthur a su se cacher : il le devait pour sa propre sécurité. Il était l’un des meilleurs savants du Roi avant de s’écarter de lui faute d’entente véritable. En fait, il n’a jamais trop bien supporté l’autorité. Par contre, il s’entend très bien avec toutes les marchandises interdites, et il en abuse souvent, si bien qu’il est difficile parfois d’entamer une discussion avec lui. Cependant, il est sans doute le meilleur… euh… inventeur de l’époque dans laquelle je me suis retrouvé. Je l’ai payé souvent grassement pour ses services, mais au-delà de l’argent une certaine amitié nous lie. Mon vaisseau est issu d’une partie de ses délires intellectuels, et je n’ai jamais eu à m’en plaindre. Au contraire !
C’est moi-même qui ais sorti Arthur de l’Empire. C’était par hasard, mais il me voue depuis une reconnaissance éternelle. Lorsque je le rencontre, il fait d’ailleurs l’effort de ne pas se plonger dans ses délires habituels et redevient le meilleur savant du coin.
Tous ceux qui le doivent connaissent Sir Arthur ; En particulier nous, les importés, et quelques pirates. Sir Arthur s’abrite dans une station non référencée dans l’enfer de Wolf 630 : un système quintuple qui ne possède qu’une planète : LandFall et son port stellaire MayFlower City. Celle-ci est identifiée comme monde agricole, et bien qu’elle le soit cela a toujours été une couverture pour ceux qui y viennent régulièrement. MayFlower High est la station spatiale orbitant autour du monde agricole qui nous sert souvent de repaire et reste le port d’attache des grands transporteurs qui viennent se charger de céréales, de fruits et légumes, de viandes animales qui sont consommées à l’intérieur de la Fédération.

Je ne me casse pas là tête à aller faire un tour sur MayFlower High bien que j’y retrouverai avec plaisir certains amis (amies), et j’ordonne à Sony de décélérer en direction des deux étoiles Wolf 629. Si l’on pouvait dessiner une carte sommaire de ce système, vous auriez sur la gauche Wolf 630 A et B, deux étoiles rouges jumelles prisent dans leur propre attraction mais dont la distance et la vitesse qui les séparent suffit à les laisser tournoyer entres elles autour de l’étoile centrale, et sur la gauche leurs voisines et sœurs Wolf 629 A et B dont le comportement est similaire. Au centre, Van Biesbroeck 8, étoile blanche naine, contrebalance les forces des quatre étoiles rouges qui orbitent autour d’elle, comme McCarthy, l’objet sous-stellaire brun nain qui abrite LandFall.
Si la station de Sir Arthur n’est pas référencée, c’est qu’il l’a toujours souhaité. De plus, il faudrait vraiment un coup de chance pour la trouver parmi la ceinture d’astéroïdes. Arthur l’a construite avec une partie de l’argent de mes contrats et des sommes versées par quelques autres importés ou pirates pour lequel il a rendu certains services. Comme je le disais, il est l’un des créateurs principaux de mon vaisseau si particulier, et il est celui qui a mis au point mon moteur TN : le plus compact et le plus puissant de toute la galaxie. Pour cela et d’autres choses, il a eu de quoi se construire une planque suffisamment indétectable dans l’enfer qui entoure les Wolf 629 : un gros astéroïde dont l’intérieur a été creusé tout en respectant sa masse afin qu’il ne sorte pas de l’orbite des deux étoiles rouges, et qui abrite un port d’attache dans lequel je viens souvent, comme d’autres. Il possède une rotation suffisante autour de lui-même qui permet d’entretenir une gravité semblable à celle de Sol 3. Tout cela nous a pris prés de cinq ans de construction, mais personne ne le regrette.

Deux jours de décélération à dormir par intermittence. Après avoir quitté nos caissons, mon Elfe toujours à mes côtés, me serre contre elle comme si j’étais la dernière barrière face au vide, et Arthur me laisse pénétrer son abri. Nous passons tour à tour aux toilettes (bien que les caissons de décélération soient équipés comme il faut) et sous la douche avant l’arrivée proche de l’astéroïde. Sab me fait de grands yeux lorsque celui-ci s’ouvre et nous engouffre. Je découvre que Segui est là aussi, c’est un importé comme moi, et son vaisseau profilé, le Ender, est aligné contre un des ponts d’abordage. De sa tour de contrôle, Arthur me suit du regard arrimer mon grand vaisseau sur l’autre pont, à gauche du fuselage élancé du Ender. Le temps que je recommande à Sony de prendre soin de Sab, ils sont tous les deux là à m’attendre derrière le sas de la station où je les rejoints. Arthur, comme d’habitude, me prend fermement dans ses bras, et moi je sers dans ma main celle de Segui.
« Content de vous voir tous les deux ! J’articule faiblement.
– C’était si terrible que cela ? Me demande le petit blondinet.
– Tu ne peux pas imaginer » je lui réponds en lui adressant une accolade.
Nous avons du travail, il reste à terminer la réparation de mon vaisseau. Je suis là en partie pour cela.


1 J’ai l’impression qu’au ciné ou dans les livres on va jamais aux toilettes ! Encore une connerie !

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