Décalage : Je ne mentirai pas !

Décalage : Je ne mentirai pas !Je suis accoudé au bar depuis au moins une heure, et pour faire simple on pourrait décider que 20 minutes par verre d’apéro est une bonne moyenne : tout cela parce que j’ai vu pire, forcément !

Il doit être 20h30, j’ai un peu chaud mais ça va. A ma gauche un groupe de personnes discutent, à ma droite mon voisin écoute le sien. Je ne suis qu’à mon quatrième verre, ce qui devrait m’accorder un peu de crédit dans cette histoire ! Mon psy dit que j’ai une forte tolérance à l’alcool, mon médecin pense que je suis une andouille. Suis-je crédible ? Cela est une autre histoire !

Il doit être 20h30, et à vrai dire, sorti de mon boulot pour aller directement dans le bar, il ne se passe rien d’exceptionnel ! J’ai l’habitude de boire seul sans me soucier de ce qui m’entoure, mais ce n’est que de la timidité parce que je ne suis pas foutu de partager quoi que ce soit dans une ville où l’apparence compte plus que l’être en lui-même !

Je ne suis pas seul au bar, mais d’une certaine manière, étant donné que je ne parle à personne et qu’alentour tout le monde se connaît, c’est la même chose ! Je ne m’occupe que de mon verre. Le reste… Et pourtant !

Et pourtant, il y a de quoi porter mon attention vers d’autres… Mais il n’y a pas d’inconnu autour de moi, juste des perceptions, des bribes de conversations ! Alors ?

Alors celui se trouvant juste à ma gauche et semble connu comme le Loup Blanc dans l’endroit et semble bien exister physiquement n’est peut-être qu’une illusion ! Je dis cela parce qu’il porte une casquette à carreaux blancs et noirs, et qu’il est au même moment devant l’établissement au téléphone avec quelqu’un ! Même carrure, même casquette !

Je sais que je suis fatigué ! Je dors mal également en ce moment ! Mais je ne suis pas sujet à des crises hallucinatoires ! J’observe donc mon voisin de gauche ! J’ai beau avoir bu quatre rhums, il m’en faut plus pour être à côté de la plaque et ne plus savoir qui je suis et où je suis ! Non, mon voisin de gauche discutant avec des habitués est bien la personne dans la rue à droite, sur le bord du trottoir, au téléphone avec un portable !

Je pourrais avoir mal au crâne, mais c’est plutôt la fatigue qui l’emporte ! Alors je m’isole, histoire de m’écarter de ce qui m’entoure !

Le brouhaha de l’endroit à ma gauche semble donc très éloigné, et accoudé au bar je conserve un semblant d’attention sur celui qui est dehors, tant est si bien que je me rends compte qu’à partir d’un moment donné, il est unique ! Il n’est plus à côté de moi ! J’ai bu quatre verres, pas de quoi ne plus savoir compter, et un mec c’est dédoublé avant de se retrouver de ma gauche vers ma droite ! Un truc complètement hallucinant !

Je tente de comprendre, plongé dans l’atmosphère des lieux ! Mais y’a rien à comprendre ! Le fait est qu’une personne était à deux endroits différents, cela indépendamment de ma tolérance à l’alcool !

Bien sûr, comme Man Cheval Joke, je finis par me perdre dans une réalité qui ne m’appartient pas…

Alors je finis mon verre, et je rentre chez moi. Ce n’était peut-être qu’un décalage dans le temps !!!

28/10/2007

Livre : Man Cheval Joke (Australie)

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